Pierre Alechinsky est le dernier artiste CoBrA encore actif. Né à Bruxelles en 1927, il travaille encore aujourd’hui depuis son atelier en périphérie de Paris.
À l’époque, il était le plus jeune membre du mouvement CoBrA, et l’organisateur de la dernière exposition CoBrA officielle, à Liège, en 1951.
Le travail pictural et graphique de Pierre Alechinsky se distingue par son caractère lyrique et par la vivacité du pinceau, qui traduit l’influence de la calligraphie orientale et de la littérature.
Après sa rencontre avec Walasse Ting au début des années 1950, et après son voyage au Japon en 1955, au cours duquel il réalise un film sur la calligraphie japonaise, il trouve une solution pour se libérer de la technique lente, et parfois rigide, de la peinture à l’huile sur toile. P. Alechinsky découvre alors la maniabilité et la fluidité transparente de l’encre de chine, et plus tard de l’acrylique sur papier, ce à quoi il ajoute une touche très personnelle. L’artiste danse littéralement autour du papier, qu’il commence par froisser et jeter au sol, tandis qu’il effectue des coups de pinceau rapides et dynamiques. Il utilise d’ailleurs principalement des pinceaux chinois et japonais. Le papier est ensuite collé sur une toile (technique du marouflage). P. Alechinsky entoure régulièrement la partie centrale de ses œuvres d’illustrations, qui deviennent caractéristiques de son style à partir des années 1960.
La méthode de travail de P. Alechinsky est également influencée par ses étroites collaborations et ses échanges avec le poète et artiste Christian Dotremont, l’un des fondateurs du mouvement CoBrA.
Au sein du groupe CoBrA, Pierre Alechinsky joue un rôle crucial de lien et d’organisation.
Il est d’ailleurs directeur technique de la dernière exposition CoBrA, la « 2e Exposition Internationale d’Art Expérimental, CoBrA » au Palais des Beaux-Arts de Liège en 1951. Depuis la dissolution de CoBrA en 1951, P. Alechinsky prend au sérieux son rôle de conscience historique. Il veille à l’historiographie correcte et à la bonne interprétation en termes d’histoire de l’art de ce que C. Dotremont appelait une « légende ».
Au fil des ans, une œuvre riche a ainsi été constituée, grâce à laquelle le peintre acquiert une reconnaissance internationale et gagne plusieurs prix, dont le « Praemium Impériale » (2018, Tokyo), qu’il est le premier Belge à recevoir.
L’œuvre de P. Alechinsky est représentée dans des collections internationales privées et de musées. Il a été mis à l’honneur dans le cadre d’expositions entièrement consacrées à son travail dans des musées de renom, tels que Le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (1955), le Centre Georges Pompidou à Paris (1975 et 2004), le Guggenheim Museum de New York (1987) et le Musée Royal des Beaux-Arts de Bruxelles (2007).